Ce qu’est le baptême dans la réalité du Christ et de l’Esprit qui vivifie l’Eglise (initiation), s’exprime au mieux dans le baptême d’adulte, cf. n°256-258. Le baptême d’eau – qu’il s’agisse d’une immersion ou d’une effusion – et la prière pour le don de l’Esprit accompagnée de l’imposition des mains et de l’onction du saint Chrême, ainsi que la première participation au repas du Seigneur se font dans une seule et même célébration. Au début, il y a la volonté du catéchumène d’être baptisé, et la confession d’un Dieu Père, Fils et Saint-Esprit. Les actions liturgiques signifient ce qui suit : élimination des péchés, libération du pouvoir du mal et renaissance à la vie nouvelle ; accueil du don de l’Esprit saint pour la vie de la communauté ecclésiale ; participation au corps et au sang du Christ, c’est-à-dire à la réalité concrète de sa vie dans l’Eglise. La per- sonne baptisée devient membre du Corps du Christ lors de sa première Eucharistie après le baptême, elle prend dans les célébrations et ailleurs les devoirs du sacerdoce commun du peuple de Dieu dans la création.
L’initiation chrétienne exige une préparation catéchétique et liturgique dont le sens repose sur le renforcement de la conversion existentielle à Dieu et à son Evangile. C’est pour cela que les parrains et marraines ont un rôle important.
Cette forme d’initiation correspond largement à une ancienne pratique de l’Eglise. Le lien entre le baptême et le don de l’Esprit est rendu visible rituellement par une onction qui suit le baptême d’eau, comme en témoignent certains passages du Nouveau Testament (Ac 2,38 ; Jn 3,6 ; Mc 1,9-11) ; à côté de cela, il est tenu compte de l’imposition des mains qui intervient dans d’autres circonstances (Ac 8,17 ; 19,6).
Pour différentes raisons, l’initiation des enfants a été séparée en diverses unités qui s’étalent dans le temps : le baptême dans la petite enfance, en- suite la confirmation et la première communion – ou inversement – durant l’adolescence. L’essence et le lien de ces parties désormais séparées, que l’on appelle baptême (au sens strict) et confirmation, devaient être redéfinis. La confirmation a développé sa propre dynamique en devenant une fête de passage à la vie de jeune adulte et de l’attachement, conscient cette fois-ci, à la foi, ce qu’un petit enfant ne peut pas faire.
L’Eglise catholique-chrétienne de la Suisse a ouvert une nouvelle voie depuis 2003/4 concernant l’initiation sacramentelle des enfants dans l’Eglise, qui se rattache à l’ancienne pratique de l’Eglise et crée de nouveaux besoins pastoraux. Le baptême d’eau et la prière pour le don de l’Esprit font partie d’une seule et même célébration, cf. n°259-261a. La première communion, individuelle ou commune, vient plus tard (cf. n°262), et bien plus tard la rencontre avec l’évêque, qui prie pour l’épanouissement des dons de l’Esprit, en lien avec le passage à l’âge adulte. Ce dernier acte s’appelle « confirmation », en lien avec le mot la- tin confirmation : renforcement de la grâce baptismale déjà reçue, cf. n°263. Ainsi se termine l’initiation sacramentelle des enfants.