« Tu transformes la vie de tes fidèles, tu ne la leur ôtes pas. » Ces paroles tirées d’une messe des morts résument bien la compréhension chrétienne de la résurrection. Les hommes participent « en Christ » au passage pascal de Jésus de la mort à la vie. Ils y participent totalement et pour toujours – après les hauts et les bas de la vie sur terre. Originellement, le baptême est aussi un tel passage : ainsi un chemin est ouvert, sur lequel tout homme, à la fin de sa vie terrestre garde ce qui fait son identité la plus profonde ; « ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, et ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » (1 Cor 2,9).
La liberté ainsi donnée de ne pas devoir exagérer les effets de la mort est une raison pourquoi mourir et l’enterrement ont une expression liturgique, pourquoi le deuil et la peine de ceux qui restent ont leur place, et pourquoi ils sont accompagnés pastoralement. Dans les conditions actuelles de vie, il faut tout mettre en œuvre pour créer de tels espaces.
Si la mort a perdu la puissance de séparation, de solitude et de néant en Christ, l’Eglise ne peut se comprendre qu’en tant que communauté qui englobe les vivants et les endormis. On trouve cela dans la prière chrétienne. Elle permet d’ouvrir un espace pour travailler sur le deuil et la peine.
Les éléments d’une liturgie de fin de vie sont les psaumes, les lectures bibliques, des prières qui recommandent la personne mourante à Dieu, ainsi qu’une croix qu’elle peut tenir dans ses mains et une bougie allumée, au mieux, le cierge baptismal.
Les éléments d’une liturgie d’enterrement peuvent être différents, suivant les usages locaux. La maison, où la personne est morte, la chapelle ardente ou l’église sont des lieux possibles pour célébrer des obsèques, après lesquelles suit en général la mise au tombeau au cimetière. L’appartenance au Christ fondée dans le baptême et toujours renouvelée dans l’Eucharistie apparaît comme espoir pascal pour une nouvelle vie en Dieu. Ainsi est-il aussi approprié de célébrer une Eucharistie en présence de la personne décédée (ou bien après la mise au tombeau), comme signe d’adieu à quelqu’un qui a quitté la communauté qui continue à vivre sur terre avec le Christ.
Finalement, les messes anniversaires pour les défunts sont la suite d’un décès en Christ, comme passage dans le futur de la nouvelle création. Ses messes anniversaires sont célébrées pour des individus ou pour toutes les personnes décédées dans la paroisse ou pour tous les chrétiens, surtout à la Toussaint.