Célébration de l’Eucharistie (messe)

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Le « premier jour » de la semaine (juive) – notre dimanche – est aussi le jour de la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts. Les évangélistes rapportent comment, ce dimanche-là, le jour de Pâques, les disciples ont commencé à intérioriser la présence nouvelle de Jésus-Christ au milieu d’eux. Un des signes essentiels de cette présence est le repas en commun, qui pour Jésus, déjà longtemps avant sa mort, était un événement transmettant symboliquement « quelque chose » du Royaume de Dieu à venir.

L’Eglise connaît maintenant le repas sous forme d’une célébration, l’Eucharistie, qui a lieu chaque semaine le dimanche, ainsi qu’aux jours de fête de l’année liturgique. Elle perpétue l’instruction que le Christ a donnée à ses disciples lors du dernier repas avant sa mort sur la croix : il a rompu le pain et l’a donné à manger à ses disciples, puis les a fait boire à la coupe de vin. Il a fait le lien entre ce repas (l’acte de manger le pain et de boire le vin) et sa mort imminente (son corps donné et son sang versé). Et il a ordonné : « Faites cela en mémoire de moi », c’est-à-dire faites cela pour me rendre présent au milieu de vous. Dans la liturgie de l’Eucharistie, le Christ renouvelle toujours sa présence parmi ceux et celles qui participent à cette célébration. Plus exactement, comme envoyé et Fils de Dieu, jusqu’à sa mort et sa résurrection, il a rendu accessible et présent aux humains (« pour vous ») la puissance de la bénédiction et la réalité de la vie divine. Cette présence ne peut être offerte que par Dieu seul, dont l’Esprit saint est invoqué à chaque célébration en mémoire de Jésus.

Les personnes que leur foi et leur baptême rassemblent pour le repas du Seigneur sont incluses dans son offrande en tant qu’elles participent à son passage de la mort à la vie, à sa Pâque. En ce sens, chaque célébration de l’Eucharistie est une fête de Pâques. Elle s’appelle Eucharistie (du mot grec eucharistia, remerciement, action de grâces) car la prière principale (prière eucharistique) commence par : « Nous te rendons grâces… ». Ainsi Dieu est loué et remercié pour la Création et son renouvellement par l’envoi de Jésus-Christ. Il est aussi invoqué pour qu’il envoie son Saint-Esprit sur les personnes présentes et sur les dons, le pain et le vin, pour qu’ils deviennent le corps et le sang du Christ. Ainsi Jésus-Christ qui est le don vivant de Dieu pour les humains, est présent dans le repas, pour que tous ceux et celles qui mangent et boivent, le reçoivent et deviennent ainsi, de façon nouvelle et approfondie, le corps du Christ, nom que l’on donne aussi à la communauté de l’Eglise. Tout ceci ne s’accomplit que dans la perspective du Royaume de Dieu qui n’est pas encore complètement présent. Chaque prière eucharistique est une sorte de confession de foi de l’Eglise.

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L’Eucharistie, que l’on appelle aussi sainte-cène ou repas du Seigneur, fait partie des sacrements (voir introduction, brochure N°3, sacrements). Elle est devenue très tôt un « repas symbolique », c’est-à-dire non-alimentaire, parce que, lors de ce dernier repas, parmi les aliments présents, Jésus a mis au premier plan le pain et le vin comme signes de son amour. Ils sont devenus nourriture et breuvage saints qu’on doit recevoir avec respect.

Dans la célébration de l’Eucharistie, la liturgie eucharistique proprement dite comprend quatre parties : la préparation des dons, la prière eucharistique déjà mentionnée, la fraction du pain et la communion. Ces actes reprennent dans l’ordre les gestes de Jésus durant le dernier repas : il prit le pain et la coupe remplie de vin – il prononça l’action de grâces sur le pain et la coupe de vin – il rompit le pain – il donna le pain et le vin à ses disciples. La préparation des dons sur l’autel et la distribution de la communion peuvent s’accompagner comme se conclure par des chants. Cette préparation des dons comporte aussi les commémoraisons des vivants et des morts, ainsi que de Marie, la mère de Dieu, et des saint-e-s du jour selon le calendrier des fêtes fixes (pour le sens des commémoraisons, voir N°109). Selon un ancien usage liturgique, après la fraction du pain, on prie le Notre-Père comme préparation à la communion. Toute cette partie sacramentelle est introduite par le souhait de paix et – les dimanches et jours de fête – par le Credo : la foi en Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et la paix de Jésus-Christ que nous devons garder entre nous, sont des présupposés à la rencontre du Seigneur à la sainte cène.

La liturgie eucharistique est toujours précédée de la liturgie de la Parole, partie indispensable de toute célébration de l’Eucharistie. Le centre en est la proclamation de la Parole. Elle a comme base la Bible, l’Ecriture sainte, dont sont tirées en général trois lectures (deux en semaine) (voir N°126-255). D’ordinaire, la première lecture est tirée de l’Ancien Testament, la deuxième du Nouveau Testament excepté les Evangiles, et la troisième d’un des quatre Evangiles.

Cet ordre indique que la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ (la lecture deAugustinerkirche de l’Evangile n’est jamais omise) est en relation avec les paroles des Apôtres du Nouveau Testament (Second Testament) et celles des prophètes (au sens large) de l’Ancien Testament (Premier Testament). Des chants s’intercalent entre les lectures : après la première, un psaume avec répons de l’assemblée, et avant l’Evangile, l’alléluia.

Après la prédication, moment privilégié d’actualisation de la Bonne Nouvelle, suivent les intercessions dans lesquelles l’assemblée assume une part de son service sacerdotal pour le salut du monde. Dans cette disposition graduée de la liturgie de la Parole, on reconnaît la structure fondamentale de la liturgie chrétienne de la Parole : lecture – chant – prière.

Les deux parties principales de la célébration de l’Eucharistie sont encadrées par une partie introductive développée et une courte partie conclusive. Au début, lors de l’entrée du célébrant-e avec ses assistant-e-s pour rejoindre leurs places dans le chœur, ceux-ci marquent un temps d’arrêt au milieu de l’assemblée pour se préparer avec elle à se tenir devant Dieu. A la fin de la messe, célébrant-e et assistant-e-s reprennent leurs places dans le chœur (comme au début) pour l’envoi et la bénédiction.

Chaque célébration de l’Eucharistie combine des éléments fixes et des éléments propres, qui changent en fonction de l’année liturgique (voir Introduction à l’année liturgique). Les textes fixes peuvent avoir diverses formulations, comme les cinq prières eucharistiques ou d’autres formes de kyrie, gloria, credo, sanctus, agnus, etc.

Les numéros mentionnés font référence au livre de prière et de chants.