Noël: des Evangiles aux contes

Depuis plus de deux mille ans, Noël a eu différentes formes littéraires : la plus connue est le conte, un genre auquel de nombreux écrivains, de Dickens à Maupassant en passant par Alphonse Allais se sont illustrés. C’est un genre qui a laïcisé le récit religieux. Au commencement était le Verbe. Et le Verbe s’est fait chair. La naissance de Jésus, l’un des mythes fondateurs du christianisme, n’est-elle pas un récit parfait et bien construit ? Ce sujet sacré sera rapidement repris par les premiers écrivains de la chrétienté, les pères de l’Église. Mais au fil des siècles, il y a eu une lente désaffection du noël sacré pour les contes. Non pas qu’ils fussent inexistants auparavant, mais c’étaient principalement des arrangements des récits apocryphes. Le conte de Noël le plus emblématique de la littérature européenne est à mon sens : A Christmas Carol de Charles Dickens. Il propose une alternative au Noël religieux et met en lumière d’autres dimensions de Noël dont l’importance s’accroît au cours du 19èmesiècle : l’intimité familiale, la protection des plus humbles (nécessiteux et enfants), une imagerie du réveillon avec sapin et cadeaux avec en prime la rédemption du protagoniste. Qu’on le veuille ou non, les valeurs chrétiennes émergent dans les contes. Je vous souhaite donc, pour cette période de Noël, de pouvoir relire avec plaisir à la fois les contes et les textes bibliques dont ils s’inspirent.

Aurélie Ethuin-Lanoy