Le souffle

Il y a peu, mes filles de 4 et 7 ans ont fait face à la mort d’un de leurs poissons. Alors que la plus grande me questionne sur le pourquoi de cette mort et si cette dernière est « contagieuse », la plus petite reste près du poisson et lui souffle dessus. Très intriguée, je lui demande ce qu’elle fait et elle me dit : «Il est mort, je le réveille ». Bien que cela me fit sourire, il m’a bien fallut lui expliquer que ce n’était pas possible ! Heureusement pour moi, elle n’a pas posé plus de questions.

Cet épisode m’est resté dans la tête jusqu’à aujourd’hui. Avec cette innocence enfantine, ma fille m’a donné à réfléchir sur le souffle, le pneuma. Contrairement à elle, je suis tout de suite rentrée dans des questions spirituelles. J’ai eu en tête le fameux : «Il insuffla dans ses narines un souffle de vie ». J’ai également pensé à la religion égyptienne qui avait aussi introduit le souffle comme facteur de vie avec le mythe d’Osiris. Je me suis dit que ma fille, et à travers elle, les enfants en général, avaient cette capacité de comprendre sans l’expliquer, des concepts difficiles à maîtriser une fois adulte. Combien de fois suis-je ébahie par la justesse des réponses d’enfants à des questions sur la vie ou la religion.

Je pense que l’enfant se situe dans une démarche théologique intuitive. Il contemple, il s’émerveille et il s’interroge. Très souvent, les enfants nous ramènent aux questions fondamentales de l’existence. C’est ce qu’ont fait mes enfants avec moi.

Aurélie Ethuin-Lanoy